RESF communique : Droit d’asile: bataille juridique autour des «doigts brûlés»
Droit d’asile: bataille juridique autour des «doigts brûlés»
16 décembre 2011 | Par Carine Fouteau
De la réforme de l’asile voulue par Claude Guéant à l’extension de la liste des pays dits «d’origine sûrs» en passant par les objectifs chiffrés, les sujets de discorde se multiplient entre d’un côté les pouvoirs publics et la direction de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et, de l’autre, les agents de cette instance supposée indépendante et les associations défendant les droits des demandeurs d’asile. Cette fois-ci, le différend porte sur les «doigts brûlés».
Dans son film sur les migrants de Calais, Qu’ils reposent en révolte (Des figures de guerre I), Sylvain George pose sa caméra sur ces hommes et ces femmes venus d’Afghanistan, du Pakistan, d’Érythrée ou d’ailleurs et qui préfèrent effacer leurs empreintes digitales en les brûlant à l’aide de clous chauffés à vif, plutôt que de se laisser piéger par elles.
Car ces exilés savent que les administrations des différents pays européens se servent de ces indices corporels, en les enregistrant dans des registres biométriques, pour identifier et tracer leur parcours et éventuellement leur barrer la route et les renvoyer d’où ils viennent.
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Plusieurs techniques coexistent: flammes, mais aussi lames de rasoir, morceaux de verre, acide. Cette pratique n’est pas nouvelle, mais l’Ofpra, placé sous la tutelle administrative du ministère de l’intérieur, s’en est récemment préoccupé. Non pas pour s’émouvoir du sort des personnes concernées, mais pour les punir.
« ET AUSSI… »
Des chiffres
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Au moment où Claude Guéant demande aux étrangers de respecter «ce qui fait l’art de vivre français», les associations présentes dans les centres de rétention administrative publient leur rapport annuel décrivant les conditions alarmantes dans lesquelles les sans-papiers sont enfermés avant leur éventuelle expulsion. Familles et Roms sont pris pour cible.